Dans cette chronique, je regrette que les juges maintiennent parfois des mesures de garde alternée même en cas de mauvaise relations entre les parents. C’est la résidence sur Courant alterné :

 

 

Lorsque le temps est venu pour les parents de se séparer, les enfants sont toujours au coeur des débats. Et c’est bien normal ; Ils ont tout comme la la justice à le devoir de prendre en compte leur bien-être et ce de façon prioritaire. 

Rappelons tout d’abord que dans la majorité des cas, la résidence des enfants est fixée chez la mère. Laissez-moi vous dire que pour qu’on la lui retire ce n’est pas une formalité. 

Je reçois fréquemment des hommes qui bataillent et même durement pour avoir une garde alternée voire de simples droits de visite et d’hébergement élargis. 

Il est d’ailleurs souvent question  de “concession” de la mère lorsqu’une garde alternée a été volontairement mise en place par les parents. C’est dire combien le fait que l’éducation  des enfants soit dévolue à la mère est gravée dans le marbre. 

La résidence alternée est une solution a priori séduisante permettant aux parents de se partager l’éducation des enfants et à ceux-ci de continuer à vivre une relation équivalente avec chacun d’entre eux.

Mais évidemment sa mise en place suppose un certain nombre de conditions. Une bonne entente entre les deux parents s’imposait il y a encore peu de temps comme LA condition sine qua non de ce mode de garde. Depuis quelques années, je note toutefois une terrible régression à ce sujet : il arrive très (trop) fréquemment que des couples dont les relations sont à couteaux tirés soient autorisés en justice à entamer ou maintenir une résidence alternée. 

je déplore cette solution de facilité. Ces enfants ballotés en dysharmonie dans des univers antagonistes souffrent terriblement. 

Le même système de précaution doit présider au maintien des résidences alternées en place. 

Cela me rappelle le cas de Victoire et de Stéphane. 

Les deux parents étaient d’accord au moment du divorce pour qu’une résidence alterné soit mise en place dans une logique constructive. Ils habitaient à proximité, ne voulaient pas bouleverser davantage la vie de leur enfant. Et puis les conditions se sont dégradées. Monsieur a refait sa vie avec une femme plus jeune, ce que son ex femme n’a pas supporté. L’ego a fait une entrée fracassante dans l’équation et tout s’est retrouvé compromis. Les relations se sont tendues et Victoire est entrée dans une logique de vengeance, ce processus de triangulation malheureusement bien connu, où l’enfant se retrouve en conflit de loyauté au coeur des dissensions. Victoire était persuadée d’avoir la mainmise et d’abattre son ex mari en le privant de sa relation avec son fils.
Ma stratégie a été de démontrer au juge qu’en réalité, rien n’avait changé, si ce n’est bien sûr les états d’âme de Madame. 

Car il faut bien rappeler que les juges conformément à la loi maintiennent prioritairement les mesures mises en place par les parents. La stabilité de l’enfant prime à raison.Je suis toujours très clair : ce qui est mis en place va être très difficile à remettre en question. S’il n’y  pas d’éléments nouveaux (déménagement, subite perte de revenus, volonté de l’enfant de moins voir un des parents) la garde alternée sera maintenue. 

 

L’usage prime et chaque jour passé dans une situation aussi inextricable soit-elle rend cette dernière vivable au yeux du juge et de la loi. Qu’il soit continu ou alternatif, le courant devra passer vaille que vaille.